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Dimitri Amilakhvari : Le prince géorgien, héros éternel de la France libre

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    SGN06
  • 26 août
  • 3 min de lecture

Rédigé par Teimuraz Machitidze Journaliste et président de Solidarité Géorgienne Nice (SGN)

Il est des destins qui transcendent les frontières et défient les âges.

Celui de Dimitri Amilakhvari, prince géorgien devenu officier de la Légion étrangère, appartient à cette noble lignée d’hommes dont le courage éclaire l’Histoire.

En Géorgie, il est célébré comme un fils de la patrie, un symbole de dignité et de sacrifice ; en France, il demeure le visage d’une fidélité absolue à la liberté, à l’honneur et à la fraternité des armes.

Aux origines — De Tbilissi à Paris

Né le 31 octobre 1906 au sein d’une illustre famille princière de Géorgie, Dimitri Amilakhvari grandit dans le fracas des bouleversements historiques.

En 1921, l’invasion soviétique contraint sa famille à l’exil. Paris devient alors le refuge de leurs espoirs, et le creuset où se forge le destin du jeune prince.

Très tôt, il choisit de servir. Il entre à la prestigieuse École spéciale militaire de Saint-Cyr, temple de l’excellence militaire française, où son intelligence vive et son sens aigu du devoir le distinguent rapidement de ses pairs.

La Légion étrangère — Le choix de l’honneur

En 1926, mû par une soif d’engagement, il rejoint les rangs de la Légion étrangère, corps mythique où se mêlent des hommes venus des horizons les plus lointains.

Sous les cieux brûlants du Maroc et dans les sables mouvants du désert, il révèle son courage incandescent.

Ses supérieurs louent alors « un officier d’exception, discipliné, droit, profondément humain ».

Ses hommes, conquis par sa bravoure et sa bienveillance, lui donnent un surnom qui dit tout : « le prince ». En 1939, il porte déjà le grade de capitaine, commandant respecté et aimé.

Seconde Guerre mondiale — L’appel de la liberté

Lorsque le monde bascule dans la guerre, Amilakhvari ne tergiverse pas.

Sous l’étendard de la France libre et aux côtés du général de Gaulle, il s’engage sans réserve.

• Norvège (1940) : premier baptême du feu contre l’armée allemande.

• Afrique (1941–1942) : campagnes au Sénégal, en Érythrée, en Syrie, avant les grandes batailles de Libye.

C’est à Bir Hakeim, en 1942, que son nom s’élève au rang de légende.

Durant des semaines, encerclé par des forces ennemies supérieures en nombre, il tient la position avec ses légionnaires.

La résistance héroïque de Bir Hakeim devient l’un des piliers de la légende de la France libre.

En ces heures sombres, il prononce cette phrase, devenue immortelle :

« Nous n’avons qu’un seul moyen de remercier la France pour ce qu’elle a fait pour nous : mourir pour elle. »

El-Alamein — Le dernier acte d’un héros

Octobre 1942. Dans le désert d’El-Alamein, Amilakhvari conduit ses hommes avec ce mélange d’audace et de calme qui le caractérise.

Le 24 octobre, une balle ennemie l’atteint mortellement.

Il n’a que 35 ans.

Ses légionnaires, bouleversés, l’inhument dans le sable, là où il a combattu jusqu’à son dernier souffle.

Le général de Gaulle, dans un hommage vibrant, résume la grandeur de cet homme :

« La France perd un de ses plus purs héros. »

Une mémoire honorée en France et en Géorgie

Le sacrifice de Dimitri Amilakhvari n’est pas resté sans écho.

• Il est fait Compagnon de la Libération, l’une des plus hautes distinctions françaises.

• Une promotion de Saint-Cyr porte fièrement son nom, rappelant aux jeunes officiers l’exemple de son courage.

• En 2019, la France et la Géorgie scellent le Dialogue Amilakhvari, symbole d’une amitié indéfectible et d’une coopération renouvelée.

Un héritage universel

Plus qu’un soldat, Dimitri Amilakhvari fut un homme de convictions, un défenseur ardent des valeurs universelles : liberté, loyauté, honneur.

Son parcours, empreint d’abnégation et de grandeur, nous rappelle que le courage transcende les frontières, et que la gratitude se mesure parfois au prix du sang versé.

Conclusion

Pour la France, il reste l’incarnation lumineuse de la France libre.

Pour la Géorgie, il demeure le fils prodige, celui qui a su unir deux patries sous les mêmes couleurs de l’honneur et du sacrifice.

Le nom de Dimitri Amilakhvari, gravé dans les marbres de l’Histoire, résonne aujourd’hui encore comme un appel à la fraternité et au courage, un exemple pour les générations présentes et à venir.

 
 
 

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